Pelvi-Périnéologie

Kinésithérapie périnatale

L’approche de la naissance est un événement qui intéresse l’ensemble de la personne et l’ensemble d’une équipe où toutes les disciplines se rencontrent et se complètent. Obstétricien, sage-femme, kinésithérapeute, psychologue apporteront leurs compétences ou leur technicité.

La kinésithérapie périnatale permet dans cette période de modifications corporelles de développer la conscience du corps dans l’espace afin de favoriser le bien-être et le confort de la grossesse, et de contribuer à la bonne récupération postnatale: massages, mobilisations, assouplissements, exercices…Le but est de préparer, de préserver, de réparer.

Grossesse et mal de dos

Les douleurs de dos ne sont pas une fatalité pendant la grossesse. Douleurs anciennes ou récentes; la kinésithérapie et la thérapie manuelle peuvent soulager voire traiter les symptômes invalidants pour les futures mamans.

Le travail de récupération postnatale est plus facile et plus efficace chez une femme qui a bénéficié d’un accompagnement pendant la grossesse.

La rééducation a pour mission globale d’aider à remettre en équilibre toutes les parties et toutes les fonctions du corps qui sont sollicitées, parfois malmenées par la maternité.

Rééducation abdominale postnatale

A quoi servent les abdominaux?  Ventre plat ou fonctionnel?

Respirer, tenir debout, contenir les viscères, accoucher, déféquer, vomir, chanter, crier, tousser, se moucher, bouger: un rôle polyvalent!

Nous voulons un ventre plat et faisons des exercices « type crunch » qui vont à l’encontre de la physiologie: le ventre sort, souffre et pousse les viscères vers le bas.
La rééducation abdominale consiste à arrêter les mauvais exercices, à comprendre la physiologie, à corriger la respiration, les positions quotidiennes, à gérer les efforts: retrouver une compétence abdominale!

Après une césarienne, la rééducation périnéale et abdominale ont leur place: le périnée n’a pas souffert du passage du bébé mais a supporté la grossesse et certaines femmes ont des problèmes d’incontinence et de prolapsus sans avoir accouché par voie basse. On travaille le périnée, on s’occupe de la cicatrice et on retrouve une sangle abdominale compétente.

Rééducation des troubles génito-urinaires chez la femme

L’incontinence urinaire est un sujet tabou qui renvoie une image négative. Les professionnels de santé accordent beaucoup d’importance à la « qualité de vie » de leurs patients.  Après consultation médicale et diagnostic, plusieurs solutions sont proposées: traitement médical et/ou rééducation et/ou chirurgie.

Le prolapsus ou « descente d’organe » est la conséquence d’un relâchement musculaire périnéal et de la distension des ligaments qui suspendent les organes du petit bassin.
L’incontinence urinaire à l’effort (IUE) est une perte d’urine sans autre trouble associé lors des efforts de toux, éternuements, fou rire, ou activités sportives.
L’incontinence par impériosités (ou par urgence) sont caractérisées par des envies fréquentes d’uriner déclenchées par des stimuli: le froid, l’eau, certaines boissons, la « clé dans la serrure »…On parle d’instabilité vésicale.
L’incontinence mixte est un mélange des deux types de symptômes, effort et impériosités.

La rééducation est souvent proposée en première intention lors d’incontinence ou de prolapsus. Il arrive néanmoins que cette étape soit irréalisable ou que la rééducation atteint ses limites. La prescription de quelques séances peut être utile en préopératoire. La rééducation peut apporter un certain confort en attendant, c’est aussi le temps des questions pratiques que la patiente n’a pas eu le temps ou l’idée de poser au chirurgien. En post opératoire, la rééducation peut assurer un suivi quelque temps.

Douleurs pelvi-périnéales

Ce sont des douleurs caractérisées par leur chronicité (de plus de 6 mois), l’absence de pathologie maligne et leur topographie : le pelvis d’une part, le périnée d’autre part.
Elles concernent plusieurs spécialités d’organes : l’urologie, la gynécologie, la gastroentérologie, mais sont souvent désespérantes du fait de l’importante dissociation entre l’ampleur de la plainte du patient et l’absence de facteurs lésionnels susceptibles de les justifier. On retrouve les névralgies pudendales, les dyspareunies, les vulvodynies, les vestibulodynies. La prise en charge des patients devra être le plus souvent pluridisciplinaire.

Rééducation des troubles digestifs

On retrouve comme symptômes les ballonnements, la constipation terminale et les incontinences anales.

On définit habituellement la constipation comme le passage peu fréquent (moins de trois fois par semaine), plus ou moins douloureux, d’une petite quantité de selles dures difficiles à expulser.

La constipation s’accompagne souvent de ballonnements, d’inconfort, de distension abdominale. Elle devient un problème lorsque le patient s’en plaint. La prévention est la clé du succès. Si le traitement médical est rarement obligatoire, la connaissance et la correction des causes spécifiques sont primordiales. Les complications fréquentes de la constipation sont les pesanteurs , les ballonnements, les douleurs intestinales et la crise hémorroïdaire.
Lorsque la constipation est liée à une difficulté d’exonération des selles (dyschésie), après éducation respiratoire et correction de la poussée, un travail périnéal permet de renforcer le muscle et apprendre à le relâcher au bon moment.

De la thérapie manuelle, des massages abdominaux et exercices respiratoires font parti des outils rééducatifs.

Rééducation des troubles sphinctériens chez l’enfant

Un enfant doit être capable de contrôler de manière efficace ses mictions et ses défécations. La maturation vésicale physiologique peut aller jusqu’à 5 ans. Les problèmes de fuites urinaires la journée ( hyperactivité vésicale) et de « pipi au lit » (énurésie) peuvent bénéficier d’un accompagnement kinésithérapique.

Au niveau digestif, on se trouve en présence de deux types de constipation: constipation et douleurs abdominales; constipation et encoprésie (incontinence fécale). Un traitement médical est souvent associé.

Nous allons éduquer et non ré-éduquer car il s’agit d’un apprentissage.

Il faut intéresser l’enfant à son corps par l’image; la prise de conscience corporelle, des exercices de coordination amusants, la respiration. On stimule la curiosité naturelle de l’enfant. Il est essentiel de lui expliquer le fonctionnement du corps avec des images qui peuvent l’aider.

Les outils rééducatifs sont multiples: calendrier mictionnel, calendrier des selles,  exercices respiratoires, travail manuel d’assouplissement de la cage thoracique, du tronc, des membres inférieurs, massage abdominal, travail musculaire des muscles du périnée par biofeedback instrumental (petites électrodes de surfaces collées sur la peau et reliées à un ordinateur afin de visualiser le travail musculaire), électrostimulation à visée d’inhibition vésicale, règles à respecter à la maison (éducation comportementale), et postures au toilettes.

L’accompagnement peut durer jusqu’à un an selon les situations.